L’endométriose est une pathologie féminine chronique, elle se caractérise par le développement de l’endomètre en dehors de l’utérus. Elle n’est pas mortelle, mais affecte la qualité de vie des patientes
Une maladie qui empoisonne le quotidien de femmes, l’endométriose devient un phénomène massif dans certains pays comme la France. Afin de lutter contre cette maladie, une stratégie nationale a été élaborée visant à redonner espoir aux femmes souffrant d’endométriose. Cette stratégie consiste à faire connaître l’endométriose plus largement dans la société et à améliorer l’offre de soins accessible. Des investissements massifs dans la recherche sur cette pathologie pour mieux la comprendre sont envisagés.
Qu’est-ce que c’est que l’endométriose ?
L’endométriose est une maladie gynécologique fréquente et complexe qui touche la femme. Elle correspond à la présence de glandes et/ ou de stroma endométrial en dehors de la cavité utérine. C’est une maladie qui affecte environ 6 à 10 % des femmes dont 50 % peuvent aussi souffrir d’infertilité.
C’est une maladie complexe et souvent évolutive, des endomètres ( ilots de muqueuse utérine) s’implantent généralement en dehors de l’utérus. Ils peuvent également atteindre d’autres organes( organes digestifs, les poumons et la vessie), mais cela reste très rare.
Les endomètres se localisent sur les ovaires,péritoine, vessie et les trompes, ils forment ainsi des foyers d’endométriose, qui saignent au moment des règles. Le sang provenant des foyers d’endométriose ne s’évacue pas à l’extérieur, il s’accumule dans la cavité abdominale provoquant une inflammation.
Les causes de l’endométriose sont peu connues, elles associent des facteurs génétiques , environnementaux ou hormonaux. Cette pathologie perturbe la vie des patientes, elles ont des règles douloureuses et des dyspareunies( douleurs durant les rapports sexuels). Heureusement que l’endométriose n’est pas mortelle, il existe des traitements qui soulagent les douleurs et soignent l’infertilité.
La patiente doit surveiller sa maladie régulièrement, ceci lui permet de vérifier l’efficacité du traitement suivi.
Quels sont ses symptômes ?
L’endométriose peut être silencieuse et n’entraîne aucun symptôme, mais parfois ses signes sont intolérables, et ce, en fonction de l’endroit où se situent les cellules endometiales. Parmi les symptômes les plus fréquents, on trouve :
Des douleurs avant ou après les règles (dysménorrhée) elles sont variables d’une femme à une autre. Les règles sont aussi parfois abondantes et durent plus longtemps. Des saignements anormaux peuvent survenir en dehors des règles. Ceci est lié à une endométriose interne qui affecte l’utérus, elle entraîne également des contractions et provoque des douleurs.
Lors des rapports sexuels, des douleurs intenses peuvent être ressenties, le pelvis se contracte involontairement lors de la pénétration. L’endométriose provoque des problèmes de fertilité, près de 50 % des patientes ont recours à des traitements pour qu’elles tombent enceintes.
Des douleurs du bas ventre diffuses sont aussi fréquentes. Lorsque l’intestin est touché, le transit est parfois bloqué comme il peut être accéléré, les patientes souffrent d’une alternance de constipation/ diarrhée
En plus des douleurs chroniques dont peut souffrir beaucoup de femmes, d’autres manifestations non spécifiques. Elles se plaignent du : un manque de dynamisme, des fluctuations d’humeurs, une fatigue… Ces troubles affectent leur état de santé.
Comment est diagnostiquée l’endométriose ?
Il est important de diagnostiquer cette maladie afin de connaître sa sévérité, les contre-indications de la patiente ainsi lui proposer un traitement sur mesure. Pour se faire, plusieurs examens servent à déceler l’endométriose. Dans un premier temps, la patiente va consulter un gynécologue, pour décrire les symptômes ressentis.
À l’issue de cette consultation, une échographie pelvienne est souvent demandée. L’échographie endovaginale aide à identifier d’éventuelles lésions ou kystes d’endométriose.
Dans certains cas, les lésions passent inaperçues, ce qui nécessite une imagerie par résonance magnétique IRM. Cet examen est plus performant pour déceler les lésions profondes. Cependant, l’échographie endovaginale et l’imagerie par résonance magnétique sont insuffisantes.
La laparoscopie reste la méthode la plus fiable. C’est une intervention réalisée sous anesthésie générale. La cœlioscopie permet d’avoir une vision panoramique de la cavité abdominale et les organes génitaux . Cette intervention consiste à faire de petites incisions cutanées au niveau de l’abdomen puis le médecin introduit un tube mince (laparoscope). Cet objet est muni d’une source lumineuse pour bien voir à l’intérieur de l’abdomen. Le praticien va alors prélever du tissu qui sera analysé pour poser le diagnostic final.

Comment soigner l’endométriose ?
Le traitement pour soulager les douleurs
Afin de diminuer les symptômes, des médicaments sont utilisés pour bloquer la production d’hormones féminines. parmi ces médicaments prescrits : des antalgiques, appelés « anti-inflammatoires non stéroïdiens » . Il est déconseillé de le prendre pour longue durée à cause de ses répercussions gastriques et rénaux. Ces traitements ne permettent pas d’obtenir une véritable guérison.
La chirurgie
Dans certains cas, le traitement médicamenteux ne suffit pas, ou il présente de lourds effets secondaires. Le recours à la chirurgie est donc nécessaire. La laparoscopie est le moyen utilisé pour éliminer les foyers de l’endométriose et retirer les lésions.
L’hormonothérapie
L’endométriose peut aussi être traitée par de la pilule ou un stérilet hormonal, si la patiente n’envisage pas de grosse. La pilule diminue les symptômes et vise à réguler ou empêcher l’effet des hormones féminines.
Lorsque le traitement contraceptif est insuffisant, le médecin peut avoir recours à des médicaments dits « analogues de la Gn-RH ». Ce traitement bloque la fonction ovarienne, et crée une ménopause artificielle, le cycle menstruel est alors supprimé durant ce traitement. Ce traitement assèche les foyers d’endométriose et peut ainsi soulager les douleurs et éviter la formation de nouveaux foyers.
Mais il est souvent accompagné de quelques effets indésirables : bouffés de chaleurs et douleurs osseuses.
Le traitement de l’infertilité
Il existe plusieurs moyens pour aider une femme souffrant d’endométriose à tomber enceinte. Le premier consiste à faire une intervention sur les trompes et les ovaires par la technique de laparoscopie pour y retirer les foyers d’endométriose. Ceci permet la survenue spontanée d’une grossesse.
De plus, des traitements médicamenteux seront prescrits pour prévenir la réapparition des foyers d’endométriose et soulager les douleurs.
Mais dans certains cas, le couple doit avoir recours à La fécondation in vitro. Cette technique consiste à reproduire ce qui se fait dans l’utérus en dehors du corps de la femme.
Dans un premier temps, les ovaires sont stimulés à l’aide de médicaments pour qu’ils produisent des ovocytes.
Ces derniers seront ensuite recueillis ( ponction folliculaire) et seront mis dans un champ de culture pour être fécondés par les spermatozoïdes. Ainsi des embryons sont obtenus et seront réintroduit dans l’utérus de la femme.
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