Diagnostiqué en 1988, un patient guéri du SIDA à 66 ans a été déclaré par L’institut américain City of Hope. C’est grâce à une greffe de cellules souches
D’après la même source, le sexagénaire, qui souhaitait garder son anonymat, était atteint d’une leucémie en plus du SIDA. La procédure a été donc effectuée dans le cadre de son traitement contre cette maladie. En plus d’avoir guéri son cancer de sang, la greffe de cellules souches a sauvé la vie du “patient de City of Hope”.
Il s’agit du 4e patient guéri du syndrome d’immunodéficience acquise suite à une transplantation similaire. En effet, il en existe 3 autres cités ci-dessus par ordre chronologique décroissant :
- Troisième personne : patiente de New York, anonyme, diagnostiquée de SIDA en 2013 et guérie en février 2022 ;
- Deuxième personne : patient de Londres, Adam Castillejo, diagnostiqué séropositif au VIH depuis 2003 et guéri en 2019 ;
- Première personne : patient de Berlin : Timothy Ray Brown, diagnostiqué séropositif au VIH en 1995 et guéri en 2008. Il est décédé en 2020, luttant contre une récidive de leucémie.
À noter que T. R Brown est le seul patient à avoir souffert de la maladie du greffon contre l’hôte (GvHD). Cette dernière est une complication majeure qui peut résulter d’une greffe de moelle osseuse allogène (d’un donneur étranger).

Quel est le “AIDS” ou SIDA (VIH) ?
Considéré comme l’une des pires pandémies de l’histoire, le SIDA est apparu en 1920 au Kinshasa (République démocratique du Congo).
Contrairement à ce que l’on peut croire, le syndrome de l’immunodéficience acquise n’est pas synonyme de VIH. Il s’agit d’une détérioration du système immunitaire suite à une infection au virus qui en est responsable. Ce virus cible les lymphocytes T CD4, des immunocytes impliquées dans la réponse immunitaire adaptative.
Le rétrovirus se fixe aux récepteurs CD4 se trouvant à la surface des cellules en question et les colonisent. Il peut également infecter les macrophages, les cellules musculaires ou nerveuses.
Les personnes infectées, mais asymptomatiques, sont appelées séropositives au VIH. Tandis que les personnes qui présentent des symptômes et des infections opportunistes sont appelées sidéens (autrefois sidaïques). À ce stade, le patient devient vulnérable et peut décéder de n’importe quelle maladie.
Comment se transmet le VIH ?
Le virus responsable du AIDS se transmet via :
- Pénétration anale ou vaginale lors d’un rapport sexuel non-protégé ;
- Transfusion sanguine ;
- Partage de seringues contaminées dans les établissements de santé (bien que ce soit très rare) ou entre toxicomanes ;
- Utilisation d’outils non stérilisés dans les centres de soins, salons d’esthétiques ou, bien que ce soit peu probable, chez certains dentistes ;
- Allaitement, accouchement ou transmission par voie ombilical entre la mère et son fœtus.
À noter que le VIH ne se transmet pas par la salive, les selles, l’urine, les larmes et les sécrétions nasales.
Quel est le traitement de l’infection au VIH ?
Aujourd’hui, tous les patients séropositifs au VIH suivent un traitement antirétroviral qui vise à rendre la charge virale indétectable. La thérapie consiste à prendre trois ou quatre antiviraux, simultanément, pour empêcher que le virus développe une résistance à ces médicaments. On parle ainsi de trithérapie ou de quadrithérapie.
Généralement, un autre traitement est administré aux patients pour améliorer la persistance des antiviraux dans le sang. Ceci augmente leur efficacité pour empêcher le rétrovirus de se multiplier.
La trithérapie ou la quadrithérapie visent également à garder le nombre des T CD4 supérieur à 500/mm³.
Y a-t-il un traitement au SIDA ?
Quand un séropositif devient sidéen, il est très difficile de neutraliser le rétrovirus. En effet, ce stade rend le patient vulnérable aux infections opportunistes et plusieurs maladies peuvent se manifester. Ces pathologies peuvent comprendre :
- Sarcome de Kaposi ;
- Toxoplasmose ;
- Cancer du col de l’utérus ;
- Infection à cytomégalovirus ;
- Pneumocystose ;
- Démence (survenant chez les jeunes) ;
- Hépatites virales.
Les sidéens meurent généralement à causes des infections opportunistes cumulées, du cancer, de la démence ou de la cachexie. Cependant, la greffe de cellules souches représente depuis quelques années un espoir pour ces patients. En effet, de plus en plus de cas de guérison suite à cette chirurgie voient le jour.
Quelles sont les cellules souches ?
Ce sont des cellules indifférenciées capables de se régénérer, de se transformer en une autre cellule et de se multiplier. Leur principale source est le tissu adipeux, la moelle osseuse, mais également le sang périphérique et celui du cordon ombilical.
Il en existe trois formes :
- Embryonnaires ;
- Germinales embryonnaires ;
- Adultes.
Une greffe de cellules souches réussie permet de guérir plusieurs maladies comme les leucémies et les troubles immunitaires congénitaux. Cette intervention a même prouvé son efficacité dans le traitement du syndrome de l’immunodéficience acquise.
La mutation génétique qui a guéri le Patient de City of Hope
Une mutation génétique pourrait vous rendre immunisé contre le rétrovirus responsable du syndrome de l’immunodéficience acquise. Il s’agit de CCR5Δ32, présente chez 10 % des caucasiens, au niveau du chromosome 3. Elle se manifeste par la disparition de 32 paires de base dans le gène codant pour le co-récepteur CCR5.
Ce dernier est une protéine qui se trouve sur la surface des cellules hôtes. Quand la structure de ce co-récepteur est modifiée, il est impossible que le virus colonise les lymphocites T CD4.
C’est le cas du donneur de moelle osseuse du patient de City of Hope, le 4ᵉ sidéen à s’être rétabli.
L’institut de recherche City of Hope a également effectué un essai clinique sur les greffes autologues. Ce dernier a pour objectif de traiter les patients atteints du AIDS et du cancer du sang.
Le traitement consiste à modifier génétiquement les cellules sanguines du patient après les avoir prélevées. Ensuite, les mêmes cellules, rendues résistantes au VIH, seront réinjectées au sujet. Ainsi, et après avoir fait près de 30 millions de victimes, le SIDA ne sera plus une sentence de mort.
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